Philocaster

    Un point se morfondait à la fin d'une phrase.
Le mot qui le précédait, était parti à la pêche à la ligne.
Il se fit interrogation, puis exclamation, quand il vit son acolyte enlacé à un adjectif à l'orthographe douteuse, et dont l'union c'était faite d'un seul trait.
    Redevenu point par désespoir, à deux doigts de s'ouvrir les guillemets, il s'amouracha d'une petite virgule, qui ne trouvait sa place dans ce contexte mouvementé, voir même un peu brouillon.
    Comme toutes les belles histoires de ponctuation, celle de notre point-virgule finira bien.
Par trois petits points ...

Auteur: Philippe Kireeff

J'ai appris à lire
A écrire à penser
J'ai appris à haire
J'ai appris à aimer

N'est-ce pas là l'essentiel
Ouvrir sa carapace
Ne plus tirer les ficelles
Laisser ça aux rapaces

J'ai jamais baissé mon froc
Si la vie m'a poli
En moi toujours ce roc
Brut au granit malpoli

Bien que les années passent
Et que je m'attendrisse
Restent les menaces
De ce monde qui dévisse

Pourtant toujours le même ciel
Pour tous le même soleil
Le sang se mêle au fiel
L'amour est en sommeil.

                               Auteur: Philippe Kireeff

Pas de docteur Jekyll
Sans son mister Hide
Moi c’est sérial-colleur
Noir et blanc ou couleur

Je mitraille au Nikon
Bourgeoise, petite cone
Je découpe, je colle
La patchwork : une école

Un rasoir pour Landru
A moi la super-glu
Je pastiche c’est fastoche
J’affiche, j’accroche

Des paupières graciles
Papillons fragiles
Elle s’appelait Cécile
Une photo pas facile

Une mouche vers une bouche
Elle chantait sous sa douche
A Menthon, les vacances
Pour moi un jour de chance

Petites pommettes roses
Reinette prenant la pose
Et moi comme une pomme
Je l’ai croquée au zoom

Je suis le sérial-colleur
Sérial-collectionneur
De femmes en rondelles
Qui n’en sont que plus belles

                             Auteur: Philippe Kireeff,                                                                                           Poème récité et arrangé par Lyne

Auteur: Marceau Piana

Compositeur: Philippe Kireeff

Une création originale dans laquelle mes deux filles ont mis leur grain de sel.

Merci donc à Charlotte et Marion... et Marceau évidement !

Coup de cœur...la rubrique est bien choisie, mon cœur vacille entre sœur Emmanuelle et Graème Allwright...cerise sur le gâteau, un partage avec ma fidèle complice Lyne.

Je vais vous conter la drôle d’histoire,
non pas celle de Clyde et de Bonnie,
mais celle d’un petit amour illusoire
entre un grand chêne et une petite souris

Petit rat studieux de bibliothèque,
Grignoteuse de livres et de parchemins
elle avait une enclume dans la tête,
peinait à poursuivre le grand chemin.

Non, elle n’était pas verte courant dans l’herbe
se nourrissant d’un simple croissant de lune.
Ses actions se faisant plus par le verbe
on la nomma : « petite souris à plumes »

Elle jalousait le plumage des canards
soit disant imperméable à l’eau.
Elle s’était un vrai papier buvard
épongeant peur, tourments et sanglots

Au détour d’un chemin un matin de juin,
elle croisa un géant : "Le grand chêne"
Elle le trouva fort et plein d’entrain,
frémissant au vent, oubliant ses peines

Elle lui dit : « Maître, je suis à bout de forces,
j’ai froid, plus rien à mettre sur mon dos.
Puis-je grignoter un peu de votre écorce
pour m’en faire un habit, un manteau »

Grand chêne ému versa une larme
et imagina la souris en tronc.
Il se dit elle perdrait ses atouts, son charme
et réfléchit à d’autres solutions.

« Que diriez vous de mes plus belles feuilles,
de quelques glands pour en faire des boutons ?
Ces couleurs vous iraient à merveille
changeantes aux saison, prenant d’autres tons »

La souris rayonnante en fut ravie.
A présent protégées des orages
mais soucieuse de nature elle lui dit :
« L’hiver fera sur moi des ravages ! »

Le chêne la coupa et lui répondit :
« Au premier frima nous serons tous nus,
mais c’est l’été, moi je m’en réjouis.
Fais en de même, oublie donc ta vertu

et quand vent et froid seront de rigueur
tu viendra te blottir sous mon écorce,
elle te protégera du froid, de tes peurs
tu y puiseras sérénité et force »

La souris ravie se mis à chanter.
Puis la robe de feuilles se mis à danser.
Comme une traîné de poudre dans la forêt
une vagues de bonheur s’était dispersée.

Rien ne sert de s’inquiéter outre temps.
De l’instant profitons de façon légère,
la vie est courte, trop souvent amère.
Vivons en cigale, mes excuses à Jean

                                               Auteur: Philippe Kireeff

Vagabonde au dessus des champs de blé

Lueur confuse à la blancheur du lait

La lune, baigne de sa rondeur insolente

La campagne aux allures fluorescentes

     Moment mystique quand les yeux d'un loup

     Brillent et se reflètent, dans la mare aux fous

En quartier, caché ou tantôt ronde

Petite lune égraines tes secondes

Oh! lune, aux pouvoirs démesurés

Irrites les gens, engendres les marées

     Minuit rue déserte, aux ombres cachées

     Résonnent les talons, d'une femme pressée

Astre phare tu guidais les voyageurs

De l'aventurier au navigateur

Calendrier de toute l'huminité

Voué aux cultes, à ses divinités

     Repère mystique, horloge astronomique

     Toutes les femmes du monde calées sur ta rythmique

Assommée par la chaleur de l'été

Une femme offre sa nudité

  Petites lunes n'ont jamais tant brillé

Que dans cette chambre aux volés entrebaillés

     Couleur de lune, voile dans la brume

     Lourdeur de l'enclume, légèreté de ma plume.

               Auteur compositeur:Philocaster                 

tous droits déposés

                  Interprétée par Lyne

Viré de Blogorama (fermeture éminente) j'arrive sur la pointe des pieds

sur cette nouvelle plateforme en espérant y refaire mon petit jardin

 bien à moi, et que je souhaite partager avec vous.

 Voici donc une de mes compos pour ce tout premier article

accompagnée d'un coucher de soleil sur les Orres

Espérant retrouver les complicités et les bons souvenirs

des moments forts de "musicblog"

je vous salue.